La représentante de l’ONU salue la volonté du gouvernement de s’attaquer à ce fléau
Mme Mama Fatima Singhateh, représentante de l’ONU était récemment à Maurice, pour faire des recommandations sur la vente et l’exploitation des enfants. Dans son rapport, elle souligne la volonté du gouvernement de s’attaquer à ce fléau et à fournir aux victimes les soins et le soutien indispensables dont elles ont besoin.
Du 21 au 30 juin 2022, Mme Mama Fatima Singhateh, a effectué une visite officielle à Maurice. Avant de quitter Maurice, elle a tenu une conférence de presse, afin de partager ses observations préliminaires. Ainsi, elle a souligné que l’objectif de sa visite à Maurice, était d’évaluer la situation concernant la vente et l’exploitation sexuelle des enfants. Elle a également évalué les mesures adoptées pour prévenir et combattre le phénomène, afin de formuler des recommandations visant à prévenir et à éradiquer toutes les formes d’abus, de vente et d’exploitation sexuels des enfants et à aider à la réadaptation, aux soins et à la réintégration des enfants victimes, a-t-elle ajouté. La représentante de l’ONU a de plus, exprimé sa gratitude au gouvernement mauricien pour son excellente collaboration et à tous les interlocuteurs étatiques pour le dialogue constructif.
De plus, elle a affirmé que le gouvernement a montré sa volonté de s’attaquer à ce fléau et de fournir aux victimes les soins et le soutien indispensables dont elles ont besoin.
La nouvelle loi assure plus de protection
Mme Mama Fatima Singhateh a souligné que la loi sur l’enfance et la loi sur le registre des délinquants sexuels, récemment promulguées, ainsi que la création du tribunal pour enfants, ont effectivement changé le paysage de la protection de l’enfance en créant des responsabilités nouvelles et accrues. La nouvelle loi sur l’enfance repose sur les principes fondamentaux de l’intérêt supérieur de l’enfant et vise à éradiquer le fléau des abus et de l’exploitation sexuels des enfants, a-t-elle ajouté.
Il s’agit donc d’une occasion importante et unique pour le gouvernement de mettre en place une politique globale de protection de l’enfance pour la mise en œuvre effective de la législation, a-t-elle observé.
L’experte de l’ONU a indiqué qu’il était tout aussi important de s’attaquer aux causes profondes et aux facteurs de risque qui rendent les enfants vulnérables à ces abus et à cette exploitation. Ceci, associé à un système de justice adapté aux enfants, aux soins, à la guérison et à la réhabilitation fournis par une approche holistique et multidisciplinaire par une équipe de professionnels spécialisés dans l’identification des cas d’abus et d’exploitation sexuels, est également crucial, a-t-elle affirmé.
En outre, elle s’est attardée sur diverses recommandations concernant la vente d’enfants, l’abus et l’exploitation sexuels d’enfants en ligne, et l’exploitation sexuelle dans le contexte des voyages et du tourisme, entre autres.
Création d’une base de données pour les victimes
Elle a recommandé la création d’une base de données pour les enfants victimes afin de suivre leur situation et de leur apporter un soutien supplémentaire, et a appelé à une plus grande coordination et communication entre les institutions du gouvernement.
En outre, elle a souligné la nécessité d’une formation plus spécialisée et d’un renforcement des capacités pour les professionnels travaillant avec ces enfants, d’une sensibilisation au phénomène et d’une éducation sexuelle dans les écoles.
Visite officielle à l’île Maurice
L’expert a été mandaté par le Conseil des droits de l’homme des Nations unies pour effectuer des visites dans les pays et promouvoir des stratégies visant à prévenir et à combattre la vente et l’exploitation sexuelle des enfants. Elle présentera un rapport complet sur sa visite lors d’une prochaine session du Conseil des droits de l’homme.
La visite de 10 jours de la représentante de l’ONU, s’est concentrée sur plusieurs questions, notamment la protection des enfants contre l’exploitation sexuelle, le mariage des enfants, la traite des enfants à des fins d’exploitation sexuelle, l’exploitation des enfants vivant dans la rue et la vente d’enfants par le biais d’adoptions illégales. Au cours de sa visite, Mme Singhateh s’est également rendue à Rodrigues et a rencontré des représentants des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, des autorités locales et municipales, des organisations de la société civile, des membres de la communauté internationale et des enfants.