« Depistaz, se premie pa ». Ce 23 novembre 2021, PILS donne le coup
d’envoi à Maurice de la 2e édition de la Semaine internationale du
dépistage (SID), à l’initiative de Coalition PLUS, réseau international de
lutte contre le VIH et les hépatites virales. À cette occasion, l’association
intensifie ses actions d’information, de sensibilisation et de dépistage du
VIH en particulier, mais aussi des hépatites virales et des IST. Ce faisant,
elle s’associe à la mobilisation mondiale pour la reconnaissance effective
du statut des agents-es de santé communautaires.
Cette campagne que PILS organise pour la deuxième année consécutive à
Maurice aura lieu du 22 au 27 novembre 2021 dans trois localités : Chebel le
mardi 23, Rivière-des-Anguilles le 26 et Riambel le 27. Un programme revu
et allégé en raison des nouvelles restrictions en vigueur depuis la mi-
novembre à cause de la hausse récente des cas de Covid-19, et maintenu
car le dépistage demeure essentiel. En effet, en raison de la fermeture des
centres communautaires, ces activités seront menées à travers les
cliniques mobiles de l’association qui sillonneront les quartiers des
trois régions précitées.
Durant toute la Semaine, l’association proposera des actions d’information,
de sensibilisation et de dépistage du VIH, de l’hépatite C et des infections
sexuellement transmissibles (IST), gratuitement, sans jugement, en toute
confidentialité et sécurité, dans le respect des gestes barrières, sous le
slogan « Depistaz, se premie pa », ou « Dépister, c’est la clé ».
« C’est une grande fierté pour nous de prendre part à cette initiative
mondiale, lancée en 2020 par Coalition PLUS dont nous sommes
membres », déclare Annette Ebsen Treebhoobun, directrice exécutive de
PILS. « À travers cette initiative, nous contribuons à l’atteinte des objectifs
nationaux de lutte contre le VIH, dans un contexte où l’épidémie à VIH à
Maurice se généralise, les nouvelles transmissions surviennent surtout
dans le cadre de relations sexuelles hétérosexuelles et les services de
santé publique sont mobilisés pour faire face à une déferlante de cas de
Covid-19, mais aussi à la riposte mondiale contre l’épidémie. »
Il est important pour PILS, poursuit Annette Ebsen Treebhoobun, d’« être
au plus près des communautés pour faciliter la détection de nouveaux cas
de VIH, d’hépatite C et d’IST ». Car se faire dépister est une première
étape fondamentale vers le traitement, la prévention et le soin :
• on peut vivre bien et longtemps avec le VIH, sans risquer de le
transmettre, si on suit correctement son traitement et qu’on a une
charge virale indétectable ;
• tout comme la thérapie antirétrovirale pour le VIH, le traitement
contre l’infection à l’hépatite C est gratuit à Maurice, et on
peut en guérir.
Cette deuxième édition de la SID s’est donc mise en branle avec le soutien
des collaborateurs-rices de PILS et de ses actHIVistes volontaires, qui ont
mobilisé depuis plusieurs semaines les forces vives des régions où PILS
interviendra cette semaine.
L’événement a également une dimension régionale pour PILS qui, en tant
que porteuse de la Plateforme Océan Indien de Coalition PLUS, donne son
appui aux associations communautaires AFSA à Madagascar et Sida Espoir et TAS aux Comores dans le cadre de leur participation à la SID à travers
des actions de dépistage, de plaidoyer et de formation.
Affirmer la place centrale des personnes les plus touchées dans
la riposte au VIH et aux hépatites virales
PILS fait partie de la cinquantaine d’organisations de la société civile
qui prendront part à l’opération dans le monde axée notamment sur la
reconnaissance officielle du rôle central des agents-es de santé
communautaires, dont les pairs-es éducateurs-rices (PE), dans la riposte
au VIH et aux hépatites virales.
À Maurice, en parallèle aux activités de dépistage, une campagne de
plaidoyer de haut niveau sera déployée auprès des partenaires techniques
et associatifs de PILS en vue d’amorcer le dialogue pour la reconnaissance
des PE. Celle-ci sera accompagnée d’une campagne digitale et dans les
médias valorisant le travail et le « Pouvoir des pairs-es ». Un
webinaire interpays sous le projet Riposte1 sera également organisé.
« Nous avons lancé la Semaine internationale du dépistage pour affirmer la
place centrale des communautés les plus touchées par le VIH et les
hépatites virales dans la riposte à ces épidémies », précise
Hakima Himmich, présidente fondatrice de l’Association de lutte contre le
sida au Maroc et présidente de Coalition PLUS.
« Le dépistage par les pairs-es a depuis longtemps montré sa pertinence
dans la lutte contre le sida, ajoute Elodie Sanasee chez PILS, coordinatrice
de plaidoyer et de communication chez PILS, en particulier dans le cadre
d’actions menées par et pour les personnes qui y sont le plus vulnérables
: les personnes vivant avec le VIH, les hommes qui ont des relations
sexuelles avec des hommes, les personnes transgenres, les travailleuses
et travailleurs du sexe, les personnes qui s’injectent des drogues ou encore
les personnes qui ont été ou sont détenues. »
Pour la reconnaissance effective du rôle et du statut des agents-es de
santé communautaire
En effet, ces personnes possèdent une fine connaissance des codes,
pratiques et lieux de vie de leurs communautés, souvent éloignées des
communautés », rappelle le réseau mauricien de pairs-es éducateurs-
rices. « Les pairs-es éducateurs-trices sauvent des vies ! »
Faits et chiffres sur le dépistage communautaire
· Une méta-analyse publiée dans PLOS Medicine en 2013
montre que la mise en place du dépistage communautaire,
en renforcement des dispositifs médicalisés, multiplie par 7
le taux de connaissance du statut sérologique au sein de la
population.
· Depuis 2015, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)
recommande officiellement le recours à des prestataires
communautaires pour le dépistage du VIH.
· En 2020, 60 % des tests VIH réalisés dans nos différents
services communautaires ont touché les populations clés. Le
dépistage ciblé est efficace et nécessaire pour mettre fin aux
épidémies.
