FILE - Sri Lanka's new Prime Minister Ranil Wickremesinghe gestures during an interview with The Associated Press in Colombo, Sri Lanka, Saturday, June 11, 2022. Sri Lanka’s prime minister and acting president, Wickremesinghe, will face two rivals in a parliamentary vote Wednesday, July 20, on who will succeed the ousted leader who fled the country last week amid huge protests triggered by its economic collapse. (AP Photo/Eranga Jayawardena, File)

Le Sri Lanka a un nouveau président : Ranil Wickremesinga, qui a été six fois premier ministre, élu par le Parlement…

in Monde

Le président par intérim du Sri Lanka a été élu mercredi président avec le soutien du clan de l’ex-chef d’Etat Gotabaya Rajapaksa, qui a démissionné la semaine dernière après avoir fui son pays en faillite.

Selon les résultats officiels, M. Wickremesinga, qui a été six fois premier ministre, a remporté 134 voix, contre 82 à son principal adversaire, Dullas Alahapperuma, et seulement trois pour le candidat de gauche, Anura Dissanayake. « Ranil Wickremesinga a été élu comme huitième président exécutif en vertu de la Constitution », a déclaré le secrétaire général du Parlement après la fin du dépouillement.

Il devrait officiellement prêter serment jeudi 21 juillet. Le nouveau président a évoqué une cérémonie simple dans le bâtiment du Parlement, placé mercredi sous l’étroite surveillance de centaines de soldats et de policiers.

Le nouveau président promet la « fermeté »

« Nos divisions sont maintenant terminées », a déclaré M. Wickremesinga juste après avoir été élu, dans un discours prononcé devant le Parlement. La victoire de Ranil Wickremesinga, à laquelle s’opposent de nombreux Sri-Lankais, pourrait entraîner de nouvelles manifestations contre l’élite au pouvoir, après des mois de graves pénuries de carburant, de nourriture et de médicaments, ont déclaré plusieurs manifestants.

Son rival principal, Dullas Alahapperuma, membre du parti au pouvoir, était plus apprécié des manifestants et de l’opposition, mais il n’avait aucune expérience de la haute gouvernance, dans un pays qui n’a presque plus de dollars pour les importations et qui a désespérément besoin d’un renflouement du Fonds monétaire international (FMI).

A l’inverse, Ranil Wickremesinga est honni par les manifestants, qui le considèrent comme un allié et protecteur de Gotabaya Rajapaksa. Ce dernier a fui la colère de son peuple le 9 juillet aux Maldives avant de trouver refuge à Singapour, d’où il a présenté sa démission.

Devant le bureau présidentiel – où les manifestants campaient depuis des mois avant d’obtenir le départ de Gotabaya – Damitha Abeyrathne, une actrice de 45 ans, estime que le mouvement va se poursuivre. « Nous avons perdu. Le pays tout entier a perdu », a-t-elle commenté auprès de l’Agence France-Presse (AFP). « Les politiciens se battent pour leur pouvoir. Ils ne se battent pas pour le peuple, ils n’éprouvent rien pour ceux qui souffrent. »

Mercredi soir, le nouveau président a mis en garde contre le recours à des moyens antidémocratiques semblables à ceux qui ont conduit à l’éviction de son prédécesseur. « Si on essaye de renverser le gouvernement, d’occuper le bureau du président et celui du premier ministre, il ne s’agit pas de démocratie, et nous traiterons ceux-là avec fermeté », a-t-il déclaré après une visite dans un temple bouddhiste. « Je ne suis pas un ami des Rajapaksa, je suis un ami du peuple », a-t-il insisté.

Les manifestants qui occupent une partie du bureau du président ont reçu l’ordre de quitter les lieux avant mercredi soir, sous peine d’en être expulsés. Selon un haut responsable de la police, toute personne endommageant des biens publics sera sévèrement punie. Certains observateurs s’attendent à ce que M. Wickremesinga réprime durement toute manifestation.

Crise économique

M. Wickremesinga, dont l’ambition de toute une vie est ainsi concrétisée, a bénéficié du soutien du SLPP, le parti des Rajapaksa, le premier parti au parlement en nombre de sièges. L’ancien président Mahinda Rajapaksa, frère aîné de Gotabaya et chef du clan familial, est toujours dans le pays et, selon des sources du parti, a exercé des pressions sur les députés pour qu’ils soutiennent M. Wickremesinga.

Aussitôt élu, le nouveau président a appelé son rival malheureux, M. Alahapperuma, 63 ans, , à le « rejoindre afin de travailler ensemble pour sortir le pays de la crise ». Il hérite d’un pays de 22 millions d’habitants, ravagé par la crise économique. L’île, qui a fait défaut en avril sur sa dette étrangère de 51 milliards de dollars, n’a même plus assez de devises pour financer ses importations essentielles, et espère un plan de sauvetage du Fonds monétaire international (FMI).

M. Wickremesinga, élu pour la période restante du mandat de M. Rajapaksa, qui se termine en novembre 2024, doit maintenant choisir un premier ministre pour former un gouvernement. Il pourrait nommer son ancien camarade de classe Dinesh Gunawardena, un ex-ministre de la fonction publique, et fervent partisan du clan Rajapaksa.

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