Arsenal 3-0 Real Madrid
Buts : Rice (58e, 70e) et Merino (75e) pour les Gunners
Expulsion : Camavinga (90e+5) côté Merengue
Qu’a-t-il bien pu se passer dans la tête de Declan Rice ? Ou plutôt dans ce pied droit de feu. L’international anglais n’est pas Thierry Henry, qui a été honoré par les tribunes de l’Emirates ce mardi soir, mais il a offert deux photos qui vont rester dans les bouquins d’histoire d’Arsenal. Deux chefs-d’œuvre, deux coups francs magistraux, en l’espace de dix minutes en seconde période, lui qui n’avait jamais planté dans cet exercice. Ces images vont rester, comme le tableau d’affichage, où l’on pouvait lire le score de 3-0 pour les Gunners et contre le Real Madrid, le patron de la compétition, qui est passé à côté de sa soirée et ce quart de finale aller de Ligue des champions. Dans les grandes largeurs, même s’il est important de féliciter Arsenal et le collectif mis en place par Mikel Arteta.
Il n’y aura pas eu de miracle, cette fois, pour un Real Madrid dépassé, inoffensif, voire ridicule dans une seconde période où les Anglais ont tout contrôlé de bout en bout. Ce n’était pas franchement plus glorieux dans le premier acte, même si c’est là que les Madrilènes auront eu leurs principales opportunités. Les quatre « fantastiques » ne l’ont pas du tout été, ce mardi soir : Vinícius Júnior et Rodrygo sont restés très discrets ; Jude Bellingham et Kylian Mbappé ont trouvé des connexions, quand même, sans trop de succès. Le British a offert deux belles occasions au Français : une première d’une passe bien trouvée dans l’axe après laquelle Kyks n’a pas assez ouvert son pied pour tromper David Raya (31e) ; une seconde d’une belle remise en une touche dans la surface débouchant sur un tir dans le petit filet du capitaine des Bleus (51e). C’est tout ou presque, pour ce Real tristounet, qui n’aura pas su profiter des petites erreurs londoniennes.
Mister Declan Rice !
De retour à ces hauteurs pour la première fois depuis 15 ans, Arsenal n’a pas trop voulu attendre pour mettre sous pression le champion en titre. Les Espagnols avaient été chanceux dans leur malchance quand Antonio Rüdiger avait failli provoquer un but contre son camp d’Eduardo Camavinga (6e), qui a joué au vicieux avec des fautes non sifflées et qui a vu rouge après une deuxième biscotte bêtement récoltée en fin de partie sur un ballon dégagé (90e+5). Le meilleur joueur madrilène aura été Thibaut Courtois, retardant l’inéluctable échéance pendant près d’une heure. Le portier belge est resté vigilant sur une déviation de William Saliba (7e) ou un pétard de Thomas Partey (13e) et surtout, surtout, en signant une double parade magistrale coup sur coup pour repousser la tête de Declan Rice et la reprise de Gabriel Martinelli (44e).
Ce n’était pas suffisant pour empêcher une équipe d’Arsenal plus forte et mieux rodée de prendre le dessus. Le public de l’Emirates attendait son chouchou Bukayo Saka, titulaire pour la première fois depuis décembre et assez remuant sur son côté, il a eu le droit à Rice. À ces deux coups francs parfaitement tirés, l’un contournant le mur douteux du Real pour battre Courtois (1-0, 58e), l’autre nettoyant la lucarne du Belge et faisant basculer les Gunners dans la folie pure (2-0, 70e). Entre ces deux bijoux, le dernier rempart madrilène avait encore fait des miracles devant Martinelli et Mikel Merino (67e), comme David Alaba et Bellingham, décisifs sur leur ligne pour empêcher le break. Les locaux n’ont jamais levé le pied, à l’image de Myles Lewis-Skelly, 18 piges et aussi impeccable défensivement qu’enquiquinant à l’intérieur du jeu. Et à ce poste inhabituel de numéro 9 qu’il n’est pas, Merino a surgi sur une passe de la pépite pour claquer le troisième gauche à l’instinct (3-0, 75e). Arsenal n’a plus peur de personne, et le Real Madrid a moins d’une semaine pour inventer un énième scénario improbable pour retrouver le dernier carré.
Arsenal (4-3-3) : Raya – Timber (White, 90e+1), Saliba, Kiwior, Lewis-Skelly – Ødegaard, Partey, Rice (Tierney, 80e) – Saka, Merino, Martinelli. Entraîneur : Mikel Arteta.
Real Madrid (4-2-1-3) : Courtois – Valverde, Rüdiger, Asencio, Alaba (Fran Garcia, 79e) – Modrić (Vázquez, 71e), Camavinga – Bellingham – Rodrygo (Díaz, 85e), Mbappé, Vinícius. Entraîneur : Carlo Ancelotti.