Etats-Unis : pour les midterms, les femmes s’engagent en force

in Politique

Les Américaines n’ont jamais été aussi nombreuses à être candidates aux élections américaines. Et l’électorat féminin pourrait peser lourd et bénéficier aux démocrates.

Elles sont ex-militaire, serveuse, avocate, cheffe d’entreprise… les Américaines n’ont jamais été aussi nombreuses à vouloir s’engager en politique. Selon le Center for American Women in Politics, 235 femmes sont candidates -dont 183 démocrates- à la Chambre des représentants cette année, loin du précédent record de 167 femmes en 2016. Elles sont 22, dont 15 démocrates, à se présenter au Sénat, et 16 à faire campagne pour des postes de gouverneurs.

La plupart des candidates sont démocrates, scandalisées par la victoire de Donald Trump en 2016, que plusieurs femmes accusent de harcèlement sexuel. Elles s’inquiètent pour leurs droits, l’accès à l’avortement, les droits des minorités, l’égalité salariale, la couverture santé ou encore la protection de l’environnement. Ces thèmes -menacés par l’administration actuelle- reviennent régulièrement dans les messages de campagne.

Cette vague de candidatures féminines s’explique aussi par « l’émergence du mouvement #MeToo », confirme Alexandra De Luca, porte-parole de l’organisation Emily’s List, qui propose d’aider les femmes à briguer un mandat, et plus récemment par la nomination du juge Brett Kavanaugh à la Cour suprême, malgré des accusations d’agressions sexuelles. De nombreuses associations américaines, comme Emily’s List, ont enregistré un nombre record de candidatures juste après la confirmation de Kavanaugh.

En 1991, une affaire similaire avait secoué les États-Unis : la professeure Anita Hill avait accusé le juge Clarence Thomas, confirmé à la Cour suprême, de harcèlement sexuel. La réaction fut sans appel et en novembre, 47 femmes avaient été élues au Congrès, soit quasiment deux fois plus qu’auparavant.

« Les femmes éduquées seront l’électorat pivot de ces élections pour les démocrates », commente Robert Shapiro, professeur de sciences politiques à l’université Columbia (New York). Ce que confirment les récentes études : les femmes blanches éduquées pourraient largement voter pour les démocrates le 6 novembre -62 % selon un sondage du Washington Post- contrairement aux années précédentes où seulement une très courte majorité d’entre elles penchaient pour les démocrates au Congrès.

Elles pourraient marquer l’histoire

Surtout que plusieurs candidates ont attiré l’attention pendant les primaires, comme la démocrate Rashida Tlaib, la première musulmane candidate dans le Michigan ; Paulette Jordan, dans l’Idaho, qui pourrait également marquer l’histoire en devenant la première femme amérindienne à occuper un siège de gouverneur ; ou encore Alexandria Ocasio-Cortez, une militante de 29 ans née dans le Bronx et partisane de Bernie Sanders.

La jeune femme d’origine portoricaine n’avait jamais été élue, et pourtant elle a remporté la primaire face à Joe Crowley, 56 ans, le numéro quatre du parti à la Chambre des représentants. Alexandria Ocasio-Cortez représente à elle seule une autre tendance de ces midterms : des femmes jeunes, issues des minorités et qui défendent un agenda plus à gauche que celui des ténors du parti démocrate.

Leave a Reply

Your email address will not be published.

*